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La sophrologie en clinique infanto juvénile au CHU à Bruxelles

 

*Tous les mots en italique sont des termes utilisés lors de la consultation. Pour préserver l’anonymat, les noms des protagonistes ont été changés.

 

Présentation

Sophrologue depuis 2015 et à la suite de l'obtention de mon master en psychologie clinique et psychopathologie à l'Université Libre de Bruxelles, j'ai décidé d'entreprendre un troisième cycle pendant un an en psychothérapie avec une spécialisation en orientation infanto juvénile. Cela m'a amenée à effectuer un stage dans un hôpital universitaire (CHU Saint-Pierre) à Bruxelles au sein de la clinique psychiatrique de l'enfant et de la famille (CLIPP), structure qui reçoit des enfants à partir de 3 ans, des adolescents et leurs familles. Nous recevons principalement des demandes de prise en charge émanant de pédopsychiatres, de médecins, de neuropsychologues ou de neuropédiatres, allant de la simple demande d'un bilan psychologique (intellectuel et/ou psychoaffectif), de la suspicion d'un trouble du syndrome autistique (TSA), à la consultation pour adolescents présentant des troubles du comportement alimentaire (TCA), d'anxio-dépression, de toxicomanie, concernant aussi des cas de violence intrafamiliale ou encore de harcèlement scolaire. Mon mandat durant ce stage est de proposer principalement des consultations de suivis et des bilans psychologiques. Toutefois, connaissant mon parcours et ma formation en sophrologie, il me fut également possible d’intégrer la sophrologie en l'utilisant comme un outil supplémentaire dans ma pratique et non comme une fonction à part entière dans le cadre de mon mandat. Dans ce contexte, les patients ne viennent pas spontanément pour des séances de sophrologie, mais pour bénéficier de consultations psychologiques. De fait, pour chaque cas et en fonction de l'analyse de la demande et de leurs besoins, il a été possible de proposer aux patients la mise en place de séances de sophrologie à l'issue d'un suivi thérapeutique. Dans l’étude de cas qui suit, nous avons commencé dans un premier temps par plusieurs séances de consultations psychologiques et nous avons continué le suivi avec dix séances en sophrologie.

 

Je reçois donc pour un premier entretien à la clinique du CLIPP, Alice, une adolescente de 14 ans orientée par un collègue pédopsychiatre, dont le motif de consultation principale était que la jeune fille avait besoin d’un espace thérapeutique pour aborder les questions relatives à son identité, présentant des affects dépressifs et un repli sur soi. La mère semble très préoccupée par le comportement inhabituel de sa fille.

 

 

Le premier entretien

Outre la présentation de mon cadre de travail et les informations anamnestiques recueillies, j'ai pu obtenir, au-delà du contenu manifeste des déclarations de la mère, une première représentation de l'état de la situation à la fois dans sa dimension objective et subjective concernant sa fille. En effet, lors de ce premier entretien, je rencontre Alice accompagnée de sa maman, toutes deux assises côte à côte, la première les yeux rivés au sol et la deuxième cherchant un contact visuel avec sa fille, en vain. En guise de préambule, je me présente, ma fonction, mon cadre de travail et j’expose la raison de la demande en mentionnant d'emblée que l'entretien se déroulera en deux temps : un premier temps où nous échangerons ensemble sur la demande, puis lors du second temps, je m'entretiendrai seule avec Alice. Par la suite, j'invite madame à m’expliciter la demande de consultation. Elle commencera par me dire que sa fille ne parle presque pas à la maison et que depuis septembre, elle est de plus en plus inquiète, car Alice se cloître dans sa chambre pour jouer aux jeux vidéo, se coupant de toute relation et d’activités sociales.

Par la suite, j’invite madame à remonter le fil de sa propre histoire. Originaire du Rwanda, elle a fui le génocide rwandais pour venir s’installer et être en sécurité en Belgique. Elle m'a confié qu'elle avait eu deux séances avec un psychologue, mais qu'elle se sentait assez « forte » pour interrompre sa thérapie. Elle affirme qu'emmener sa fille consulter un psychologue est un « truc de blanc », qu'elle a longtemps hésité quant à l'intérêt de conduire sa fille au CLIPP. Pourtant se sentant impuissante face au comportement très inhibé d’Alice, elle choisit tout de même de se tourner vers un psychiatre pour tenter de l'aider au mieux.

Madame est divorcée du papa d’Alice, néanmoins ils entretiennent une bonne relation. Je note simultanément en l’écoutant que je suis face à une maman très souriante, soucieuse du bien-être de sa fille, qui cherche à la valoriser devant moi. Par exemple, elle me dira à plusieurs reprises : « elle a plein de qualité je ne comprends pas qu’elle se cache comme ça ». Alice est son unique fille et la benjamine d’une fratrie de deux garçons de 15 et 21 ans. Elle semble avoir une bonne relation avec ses deux frères et me dira par la suite « admirer énormément » son plus grand frère. Pendant que Madame me parle d’Alice, je regarde cette dernière attentivement qui en retour soit me fixe du regard, soit baisse la tête dès que mes yeux se posent sur elle. Son malaise est palpable. Elle ne prendra pas la parole durant la première partie de l'entretien même lorsque je l'invite à m'expliquer ce qui l'amène à venir me voir. Après avoir recueilli et entendu la demande de la maman, je vais également exposer une possibilité de prise en charge en sophrologie. Une fois que les bases et les modalités de cette approche ont été expliquées, j'ai entendu un timide « oui » de la voix éteinte d’Alice, obtenue après lui avoir demandé si elle était disposée à faire des séances de sophrologie également.

À la moitié de l'entretien, Madame sort, comme convenu, pour aller dans la salle d'attente. Avant de se lever, elle me dira : « de toute façon, elle ne parlera pas tant que je serai là ». En effet, sitôt sortie, c'est Alice qui entame un long monologue pour me présenter de sa voix faible et dissonante, les problèmes auxquels elle est confrontée. Ses propos portent principalement sur ses difficultés personnelles (remise en question de son identité de fille, culpabilité et honte), sur son rapport aux autres (difficulté à s'intégrer dans un groupe, difficulté à s'exprimer) ainsi que sur le sens de la vie. Non seulement Alice dépose tout ce qu'elle a sur le cœur, mais je peine à l'interrompre tant elle est logorrhéique. Il m'apparaît alors qu'elle a retenu dans son esprit tout ce dont elle doit absolument me parler. Un sentiment d'urgence à tout me dire jaillit de la séance de manière ostensible un peu comme si elle en conservait le contenu depuis un certain temps. Une hypothèse clinique se dessine autour de cette façon inattendue d'agir. Ce mode de fonctionnement, à savoir le fait d'être logorrhéique pendant les séances, peut en effet être une façon de combler un vide, de cacher une souffrance ou des affects dépressifs. Ces premières observations sont à retenir et se confirmeront après plusieurs séances passées ensemble.

Ce premier entretien marque le début d’un suivi thérapeutique et d’une prise en charge en sophrologie à raison d’une séance par semaine de novembre 2021 à juin 2022. Par la suite, je reverrai la maman deux fois lors d’entretiens de suivi thérapeutique. Le père ne sera jamais présent.

 

  • Les autres entretiens

Alice vient une fois par semaine au CLIPP. À chaque séance, elle adopte une attitude placide et coopérative. Elle se dévoile petit à petit et nous établissons progressivement une alliance thérapeutique. Lors des séances, elle se montre loquace, me parle de ses amis, de ses peurs, de ses doutes, elle me laisse entrevoir aussi que son rapport à sa féminité reste encore complexe. Qui plus est, avec le masque obligatoire à l'hôpital, je ne vois que ses grands yeux noirs, car son corps est dissimulé sous ses vêtements amples ainsi que ses cheveux courts à la garçonne restent cachés sous un bonnet noir qui les dissimule totalement. Elle me confie avoir « honte » d'être qui elle est, elle voudrait être différente et parvenir à se comporter comme les autres filles de son âge, ce qui signifie pour elle : « être une fille féminine et être sociable ». En outre, elle présente des ruminations permanentes, nous passerons plusieurs séances sur les mêmes sujets. Inlassablement, elle reviendra avec des phrases types : « pourquoi la vie est-elle si dure ? », « À quoi sert la vie ? », « Je vais finir ma vie toute seule » ou encore « personne ne m'aimera ». Je note au travers de nos échanges que c’est une jeune fille qui a peur du regard des autres et exprime une réelle souffrance en raison des difficultés qu’elle rencontre à être en lien avec autrui. Cela l’attriste, car elle aimerait nouer des liens solides d’amitié. Établir un contact avec un groupe est une démarche épuisante et génératrice d'angoisse pour elle. Ce que je tâcherai de faire comprendre à sa maman lors d’un entretien de suivi. En dehors de l'école, elle a deux amis avec qui elle partage sa passion pour les jeux vidéo. C'est l’unique moyen pour elle de s'évader, de se sentir « vivante », en somme une sorte d’exutoire lorsqu’elle rentre de l’école. J’entends à sa voix enjouée son enthousiasme (ce qui dénote totalement avec le reste du discours) suscité par l'explication des différentes missions de son jeu préféré, qu'elle accomplit avec brio et dont elle semble prendre plaisir à pouvoir m’en parler.

Du point de vue scolaire, c’est une bonne élève, elle a de bonnes notes et se passionne pour l’histoire. Pour autant, elle déteste se rendre à l’école, le contact avec ses camarades de classe et ses professeurs s’avère compliqué et difficile. Plusieurs fois, elle me répétera ad nauseam qu’elle ne comprend pas ce qu’elle fait à l’école, qu’elle ne devrait pas être là, mais plutôt à la maison. Ici se dessine son envie de vivre autre chose, mais la contrainte de la réalité est compliquée à gérer pour elle. Ce discours est en soi un thème que l'on retrouve fréquemment chez les adolescents qui viennent en consultation. Elle souffre d’une réelle difficulté à rentrer en contact avec les autres et à se faire une place. Elle m’expliquera que lors de la récréation elle se cache dans les toilettes pour ne pas être confrontée aux autres élèves et pour ne pas se retrouver toute seule alors que les autres sont en groupes. Quand elle essaie de parler à ses camarades et sa famille, elle se sent incomprise et par là même se met en retrait pour éviter la confrontation. Je perçois également son manque d’estime d’elle-même. Elle se décrit notamment comme un « sac qui se traîne » ou encore « se sent comme un fantôme ».

Pendant les séances, je n'ai pas beaucoup accès à sa relation avec son père, elle me dira qu'elle déteste aller chez lui, car il se moque constamment d’elle et plus particulièrement de son manque de féminité. Elle me confiera qu'elle se sent très affectée par les propos de son père. Je devine qu’il se sert de l'humour comme d'un mécanisme de défense. Il m’apparaît être maladroit et ne sait sûrement pas comment se rapprocher et parler avec sa fille. En effet, il la taquine tout le temps sur son physique, mais aussi lors d'annonces sérieuses, pour sûrement minimiser la nouvelle et s’en protéger. Alice se retrouve alors à ne pas lui répondre et même à l'excuser, car elle sait que c'est une plaisanterie.

De la relation avec ses frères, elle me dira à demi-mots que son frère cadet, n’est pas content qu’elle vienne me voir, car selon lui « aller voir un psychologue, c’est un truc de blanc, de faible ». Je remarque que ce sont les mêmes propos rapportés par sa maman lors du premier entretien. Alice cherchera expressément à me dire qu’il cherche à la protéger et qu’il est inquiet pour elle. De façon assez surprenante, il cache auprès de ses camarades de classe le fait que ce soit sa sœur et il ne lui parle plus lorsqu'il quitte le métro à proximité de l'école, préférant poursuivre son chemin seul. La relation du frère protecteur aurait nécessité une analyse plus approfondie, et ce, pour plusieurs raisons. D'une part, il veut apparemment la « protéger » et lui recommande de ne plus venir me voir (sans vraiment chercher à savoir si cela lui est bénéfique), et d'autre part, il dissimule le fait qu'Alice soit sa sœur. Elle me dira : « il a honte que je sois sa sœur ». Je suis assez décontenancée par ce qu'elle me dit et, peu importe que ce soit vrai ou non, j'essaie de traduire avec Alice ce qu'elle ressent par cette attitude. Elle a l'air détachée et stoïque quand elle m'en parle, comme si tout cela était normal, sans que cela l'affecte.

Alice abordera le thème de la mort à plusieurs reprises. Lors d'une séance particulièrement difficile, elle me révélera de manière directe qu'elle pense de plus en plus au suicide, provoquant aussitôt un signal d'alarme en moi. Même si ce type de discours est relativement fréquent chez les adolescents, il convient de ne pas le minorer ou le prendre à la légère. Cela peut être un appel à l'aide sans pour autant envisager de passer à l’acte. Le fait de parler de la mort peut sous-entendre une volonté affichée de vivre autrement. Toutefois, je m'assure qu'elle ne songe pas à agir et surtout qu'elle a des projets pour les prochains jours et qu'elle a bien noté notre rendez-vous de la semaine prochaine. Drory (2021) psychologue clinicienne, explique que la menace du suicide s’entend comme étant un appel à plus d’attention affectueuse, en rappelant : « qu’un désir de mourir est un appel à la vie ». Dans la mesure du possible, quand je suis confronté à ce genre de problématique dans mes consultations, je propose à l’adolescent de nous rencontrer de nouveau le lendemain.

À la fin de cet entretien, je déciderai la prochaine fois de lui faire passer l'échelle MDI-C, laquelle permet d’évaluer la dépression chez les enfants de 8 à 17 ans, offrant ainsi un accès à son monde émotionnel au travers de 8 dimensions (anxiété, estime de soi, humeur triste, sentiment d’impuissance, introversion sociale, faible énergie, pessimisme, provocation), permettant ainsi de voir les éléments dépressifs sur un continuum. Les résultats de cette échelle viennent confirmer mes premières hypothèses, Alice est au seuil de la dépression pathologique, ce qui veut dire qu’elle est plus proche d’une hospitalisation que la moyenne des jeunes filles de son âge. Je propose un rendez-vous de suivi thérapeutique à la maman et à Alice pour lui exposer le résultat de cette échelle et évoquer l'idée d'ajouter un tiers à la relation, en demandant à nouveau au pédopsychiatre qui ne l'avait pas suivie au-delà de leur premier rendez-vous, de pouvoir la rencontrer à nouveau. Je fais part à madame et à Alice de ces informations et cette dernière me donnera son accord pour revoir le pédopsychiatre. Lors de cette rencontre, nous abordons également le fait que je ne pourrai plus suivre Alice après le mois de juin, car je vais quitter la structure, mais je souligne que je vais en parler à une collègue du CLIPP pour qu’elle puisse continuer la prise en charge si elle le souhaite. Toutes deux étaient attristées de cette annonce. Néanmoins, il était important de commencer à en parler, car l'attachement au thérapeute peut devenir prépondérant et cela peut être vécu de manière brutale si ce n'est pas préparé en amont.

 

Sophrologie

 

Nous avons commencé les séances de sophrologie à la suite d'une consultation au cours de laquelle elle souhaitait vraiment essayer cette approche afin de se sentir moins anxieuse dans sa vie quotidienne et plus particulièrement dans sa relation avec les autres. Après lui avoir exposé le fonctionnement des séances et lui avoir précisé que nous prendrions le temps d'aller à son rythme, elle m’a donné son accord pour commencer. Ainsi, nous avons réalisé un total de 10 séances de sophrologie, dont le protocole est repris ci-dessous :

 

 

RD

AIS

Séance 1

Respiration abdominale

Pompage des épaules

Conscience de la

respiration

Séance 2

Pompage des épaules

Exercice du cou

Pantin

Objet neutre

Signe-signal

Séance 3

Ancrage au sol

Éventails

Bras en V

Lieu de ressource

Signe-signal

Séance 4

Ancrage au sol

Rotation axiale

Coup de poing

Coupe

SRS

Pierre de confiance*

Séance 5

Rotation axiale

Cou « oui » et « non »

Relaxation par les

couleurs

Souvenir positif

Séance 6

Tra-tac

Hémicorps

Cou « oui » et « non »

La bulle

Séance 7

Cou « oui » et « non »

Pompage des épaules

Rotation axiale

Relaxation autogène

Séance 8

Hémicorps

Pantin

Ressource positive

+ l’arc

Séance 9

Pousser les murs

Souffle paisible

Sophronisation du futur

+ l’arc

Séance 10

Enracinement

Doigts en griffe

Éventails

Séance du « Merci »

 

Par souci de synthèse, je ne peux rapporter toutes les explications pour chaque séance. Malgré tout, je noterai ci-dessous les phases importantes qui ont été intéressantes dans son suivi en sophrologie.

L'objectif ici pour ces séances était principalement de se recentrer sur son corps, de se sentir à l'aise et détendue dans les situations sociales et d'augmenter la confiance en soi. J'ai adapté chaque séance en fonction de ses retours d'expérience en fin de séance et également par rapport à son retour sur sa semaine. Je reprends, en outre, avec mes patients une des RD que ceux-ci ont tout particulièrement pris plaisir à pratiquer pour pouvoir ensuite mieux les aider à les ancrer dans leurs quotidiens. De plus, elle a apprécié le signe-signal et je l’ai invitée après la séance 2 à l'utiliser à chaque séance dès qu'elle se sentait bien. Elle me rapportait que d’avoir une aide « matérialisée » par son geste s’est avéré être une sorte de béquille pour elle face à des situations anxiogènes.

Bien qu'elle me confiât son malaise corporel, elle n’a en réalité pas eu besoin de mots pour me le faire comprendre. Je l’ai perçue intuitivement par son expression corporelle, en particulier lors de la séance du pantin, durant laquelle son malaise était nettement perceptible. En effet, ses gestes furent en quelque sorte paralysés, ne parvenant pas à relâcher ses bras et ses pieds qui restèrent verrouillés au sol. Vers la fin de notre suivi, je tente à nouveau l'expérience de cette RD et j'observe cette fois-ci une jeune fille beaucoup plus relâchée au niveau des épaules et des bras. Je perçois qu’elle se délie de tous les nœuds corporels cristallisés en elle. Du reste, elle me dira qu'elle aime beaucoup cette RD et du côté des AIS, ses préférences vont pour le lieu ressource, la pierre de confiance et la bulle. Ses commentaires à la suite de ces séances étaient particulièrement longs, détaillés et je pouvais voir un sourire se dessiner sur son visage.

L’AIS « Pierre de confiance » est une séance extraite du livre de Bartoli (2010). Celle-ci consiste en quelques mots à imaginer une pierre (formes et couleurs au choix) qui deviendra sa pierre de confiance, elle devra la visualiser quand elle ne se sentira pas en confiance dans les moments de profond malaise avec les autres. Cela a très bien fonctionné pour Alice, qui me décrivait ainsi une pierre qu'elle associait à son jeu préféré. Il est important de noter que pendant les séances de thérapie, elle m'avait déjà parlé de certaines pierres caractéristiques de son jeu vidéo préféré, lesquelles utilisées par son personnage lui conférait des pouvoirs et la rendaient forte simplement en imaginant qu'elle les possédait. J'ai tout de suite pensé que cette AIS pourrait lui être utile, et ce fut le cas. Elle se sentait effectivement plus en confiance en ayant dans sa tête un objet en relation avec son sentiment de force, qu’elle avait associé à une expérience où elle s'était sentie particulièrement courageuse et débordante d’énergie.

Après la séance 10, la séance du « merci » a été particulièrement émouvante, des larmes ont coulé, elle était capable de verbaliser son ressenti plus précisément : "J'ai l'impression d'être sur un nuage, ça m'apaise" ou "Je me sens plus forte pour prendre mes décisions" ou encore "ça fait du bien de s'écouter".

Elle m'a également remercié pour cette année de suivi ensemble. À mon tour de la remercier pour la confiance qu'elle m'a accordée. Nous avons échangé des mots de gratitude et d'encouragement pour l'avenir en nous disant au revoir. J'aime à répéter à mes patients que le travail thérapeutique « se trouve dans l'être et non dans le faire », une phrase qu'elle m’a répétée lors de ce dernier entretien en me disant : « je la garde bien en tête ». Je notais également que les dernières séances avaient été marquées par une véritable métamorphose physique. J’avais en face de moi une jeune fille aux cheveux de jais, arborant toutes sortes de coiffures et vêtu de vêtements colorés plus ajustés au corps qui mettait en valeur ses courbes féminines, délaissant son bonnet et ses tenues amples et foncées.

Nous avons clôturé le suivi par trois autres rendez-vous pour bien prendre le temps de nous dire au revoir et pour que je puisse l'accompagner vers la fin de ce suivi et m’assurer qu’elle puisse utiliser cet espace et ce temps thérapeutique pour venir déposer ses mots, ses émotions, ses ressentis sur cette année de suivi et sur l’après.

 

  • Hypothèses cliniques 

Tout d’abord, au fil de nos rencontres, apparaît notamment le thème de la dissimulation, de ce qui est caché, des secrets. Effectivement, Alice le symbolise autant de manière physique que dans son comportement que par le mutisme dont elle fait preuve au sein de sa famille. Rappelons aussi l’attitude de son frère qui dissimulait l'existence de sa sœur à ses amis. De même, elle ignore tout de ce que sa mère et sa famille du côté maternel ont vécu au Rwanda. Au fond, comme si les choses dans cette famille ne pouvaient pas être révélées, devant être par précaution dérobées. Dès lors, la question du vécu traumatique transgénérationnel me questionne. Une abondante littérature scientifique existe sur des sujets tels que les évènements historiques traumatisants comme sur l'Holocauste, le génocide arménien et le génocide rwandais. Ces études scientifiques exposent que le simple fait d'être en contact avec des personnes traumatisées expliquerait que les générations qui n'ont pas vécu directement des situations de guerre souffrent de troubles psychotraumatiques au même titre que les victimes directes. Ce phénomène est appelé traumatisme secondaire et s'applique également aux professionnels qui sont exposés aux récits et au vécu des personnes traumatisées. Epstein (2012) montre clairement la façon dont la transmission des récits d’horreurs vécus par les parents ou les grands-parents marquent psychiquement les enfants, percevant à leur tour insidieusement ce qui se joue pour le ou les aînés traumatisés. Les silences, les non-dits et les secrets sont ressentis et vécus de la même manière et présentent le même impact sur l’enfant. À ce propos, Epstein (2012) précisera : « Leurs enfants dont tous sont nés après le génocide présentent une grave symptomatologie psychiatrique. On croirait plus aisément que ce sont eux, plutôt que leurs parents, qui ont enduré les atroces supplices de l’enfer. ». En effet, à la suite d'un évènement traumatique qui survient dans la vie d'un individu, et dont le choc envahit tout son entourage, la psyché familiale est affectée. Romano et al. (2007) indiquent que cette forme de traumatisme est décrite comme : « l'établissement en soi d'une partie de l'autre qui n'est pas reconnue comme telle ». Les traumatismes affectent le développement de la personnalité de la descendance et se manifestent, selon Epstein (2012), par des difficultés d'autonomie et un manque d'estime de soi. J'émets donc l’hypothèse que l'expérience traumatisante du génocide rwandais vécue par sa mère a dû contaminer le psychisme de la jeune Alice. De ce point de vue, je trouve pertinent de relier cette hypothèse au concept de traumatisme transgénérationnel transmis comme une forme d'héritage inconscient dont le contenu est inaccessible, inapproprié et irreprésentable. Les familles qui ont subi des traumatismes ont recours à des stratégies adaptatives susceptibles de fragiliser leur descendance. Selon Neuburger (2017), les symptômes exprimés par les familles traumatisées se manifestent par des difficultés à aimer et sont enclins à prendre beaucoup plus de risques pour se sentir exister que le commun des mortels. L’auteur note également la terreur du silence, dans laquelle les jeunes générations s'enferment et évitent de poser des questions à leurs aînés. Quant à ces derniers, ils sont toujours en proie aux souvenirs et aux sensations du passé et les maintiennent dans le présent tout en gardant la souffrance à vif. En tant que thérapeute évoquer la transmission des traumatismes est sans nul doute une façon importante d’entendre ce que les enfants de survivants ressentent et vivent au travers d’une expérience traumatique indirecte.

 

En poursuivant la recherche sur la littérature à ce sujet, des auteurs (Houzel, 2006 ; Epstein, 2012) soulignent avec intérêt que la transmission transgénérationnelle est une source de discontinuité psychique. En effet, sur le plan psychique, il s’agit d’un vide dans les représentations, d'où une absence de symbolisation qui s'opère. Ce qui n'est pas pensable pour une génération est transmis sans transformation à la génération suivante jusqu'à l'émergence de troubles qui justifient la demande de consultation. Alice aurait-elle été chargée de ce poids transgénérationnel pour venir combler le vide laissé par ce traumatisme, et de renoncer ainsi à l'achèvement de son processus d'individuation ? Le défi pour le thérapeute engagé dans la clinique traumatique est non seulement de rester en contact avec l'imprédictible, repérer les nuances et les paradoxes, se laisser surprendre, mais aussi de célébrer les ressources et l'inattendu.

 

Comme déjà mentionné, je fais aussi l'hypothèse d'importantes failles narcissiques. Alice est habitée par un sentiment de vide, d'ennui ainsi qu'un sentiment d'inutilité, de non-valeurs, présentant une forte dévalorisation de soi. En séance, elle semble être émotionnellement inhibée, comme si elle opérait une censure émotionnelle de sa détresse en offrant une image rassurante envers sa maman en lui répétant que « tout va bien », pour « ne pas l’inquiéter » comme elle me le dira très régulièrement. Se met-elle en scène à travers un faux-self (façade protectrice) ? Ou est-elle dans quelque chose de plus traumatique et qui pourrait faire penser à une forme de dissociation ? Malheureusement, je n'ai pas eu assez de séances avec elle pour approfondir certaines périodes de sa petite enfance, ce qui fait que beaucoup de points demeurent à éclaircir. Une de mes autres hypothèses cliniques était la présence d’une anxiété sociale (ou phobie sociale) qui est décrite dans la 5e version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques (DSM-5 ; American Psychiatric Association, 2013) comme étant une peur ou une anxiété intense de se confronter au regard vigilant d'autrui. En société, le fait de se trouver devant les autres constitue une source d'anxiété extrême : prendre la parole devant un groupe, peur d'être jugé négativement par les autres, craindre que son anxiété soit perçue (tremblement des mains, tremblement de la voix, rougissement, vomissement), crainte de perdre le fil de ses pensées et de ne pas trouver les mots pour dire ce qu'on a envie de dire. De telles situations génèrent une forte anxiété sociale et ceux qui en souffrent auront tendance à éviter ces situations ou à les vivre dans une forte préoccupation. Des troubles somatiques (mal de ventre, migraine) sont fréquemment présents en amont. Alice m'a fait part de telles plaintes, notamment de douleurs à l'estomac le dimanche soir avant de commencer la journée du lundi. La manifestation de l'anxiété sociale ne doit pas être ponctuelle, mais dure depuis plus de 6 mois et se manifeste dans les mêmes contextes sociaux. Notons que le degré et le type de peur et d'anxiété sont variables sur un continuum allant de l'anxiété anticipée à l'attaque de panique. En outre, la détresse des personnes souffrant d'anxiété sociale est telle que cela perturbe leur fonctionnement social et scolaire. C'est notamment le cas d'Alice, dont les excellents résultats scolaires de l'année dernière ne faisaient que décliner depuis septembre.

Tous ces éléments ont été discutés directement avec Alice et sa maman. Alice savait qu’elle aurait aussi la possibilité de continuer avec une autre thérapeute du service et de retourner voir le psychiatre si elle en ressentait le besoin. La maman d’Alice était heureuse pour sa fille de pouvoir bénéficier d'un espace thérapeutique pour y déposer tout ce qu'elle avait en elle, en sachant qu'elle était soutenue dans ses difficultés. Madame sera par ailleurs rassurée et soulagée de connaître mes observations et d’avoir eu quelques entretiens de suivis thérapeutiques avec sa fille. J’utilise ces moments pour faire un retour aux parents de mes patients ce qui me semble essentiel pour assurer la continuité du suivi, pour faire part de mes indications, de pouvoir éclaircir des zones d’ombres et surtout pour répondre à leurs questions (secret professionnel oblige, lors de la séance précédente, je prépare toujours cet entretien avec l'enfant ou l'adolescent afin de savoir ce qu'il souhaite dire ou ne pas dire.). Ces entretiens se révèlent bien souvent très précieux pour l’enfant également. D’autant dans la plupart des cas les patients et leurs parents savent au fond d'eux-mêmes ce qui ne va pas et le fait de l'entendre de la part d'un professionnel est pour eux un véritable soulagement, car cela confirme ce qu'ils savaient « inconsciemment ».

 

  • Conclusion

 

Pour finir, je tiens à préciser que mon mandat de psychologue stagiaire tout comme le contexte hospitalier m'ont amenée à mélanger sophrologie et consultation de psychologie. Avec les plus jeunes enfants, je me permets de mélanger les deux puisqu'avec eux j’utilise beaucoup de médias thérapeutiques dont certains exercices de sophrologie. Cependant, avec les adolescents, à mon avis, il en va différemment et encore plus avec Alice qui avait besoin de séances pour pouvoir déposer son vécu. Il était parfois difficile pour elle de ne pas avoir une séance pour pouvoir exprimer uniquement son vécu. Elle me le dira au début des séances de sophrologie et je reconnais que dans ce cas précis, j’ai dû prendre le temps de bien différencier les deux moments entre consultation de psychologie et de sophrologie, car dans ma pratique professionnelle je mets un point d’honneur à respecter un cadre permettant ainsi d’assurer une structure au patient, c’est-à-dire soit proposer de la sophrologie soit des consultations psychologiques, mais surtout de ne pas tout mélanger. Auprès d’Alice, le travail thérapeutique a pu se faire, car l’alliance thérapeutique était bel et bien présente. Les séances de sophrologie lui ont permis de ne pas être dans un flot de paroles, mais d’être à l’écoute de son vécu intérieur, de ses sensations et de ses émotions. Pour autant, je constatais que lors des premières séances de sophrologie elle me parlait longuement des évènements de sa semaine en omettant de me parler de son expérience sophronique. Je ramenais celle-ci doucement vers son expérience qui se limitait au départ en quelques mots comme : « c'était bien » ou encore un faible « ça va ». J'ai respecté sa réserve et son refus de développer. Néanmoins, au fur et à mesure que les séances de sophrologie se succédaient, elle commençait timidement à me parler avec plus de clarté de ses expériences corporelles et de ses émotions. Je ne pouvais alors que l'écouter en ressentant une profonde satisfaction de voir se déployer les effets de la sophrologie et de l'alliance thérapeutique.

Laetitia Pinault -

American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.).

https://doi.org/10.1176/appi.books.9780890425596

Bartoli, L. (2010). L’art d’apaiser son enfant : Pour qu’il retrouve force et confiance en lui. Payot.

Drory, D. (2021). Au secours ! Je manque de manque : Aimer n’est pas tout offrir (2e éd.). DE BOECK SUP.

Epstein, H., & Nelson, C. (2012). Le traumatisme en héritage. Gallimard

Houzel, D. (2006). Le transgénérationnel dans la consultation de l'enfant. Perspectives Psy, 45, 19-24.

Neuburger, R. (2017). Les familles qui ont la tête à l’envers. Odile Jacob.

Romano, H., Baubet, T., Rezzoug, D., Giraud, F. & Moro, M. (2007).

Le miroir pétrifié : Destins du traumatisme psychique dans les familles confrontées à la guerre du Liban. L'Autre, 8, 119-135.

https://doi.org/10.3917/lautr.024.0119

L’outil sophrologique dans la pratique psychothérapeutique

Approche holistique de la santé et sophrologie

 

Il existe peut-être autant de pratiques psychothérapeutiques qu’il existe de psychothérapeutes, de personnes demandeuses, et de relations entre les deux – l’ « alliance thérapeutique ». Psychothérapie renvoie au soin apporté à l’esprit, au psychisme en vue d’un changement, qui peut être mais n’est pas nécessairement une « guérison ». La notion même de « guérison » est variable et parfois l’affaire de perception : d’aucuns peuvent se considérer guéris, alors que les autres considéreront « en voie de guérison », « en rémission », « guéris ». Souvent l’observation objective des symptômes permet de déterminer si la thérapie – quelle qu’elle soit – doit se terminer, quand bien même certaines personnes se perçoivent comme toujours « malades ».

Peut-être est-ce parce qu’ « être malade » ou être « en santé » renvoient à un ressenti de la condition générale d’une personne. Encore faut-il qu’elle soit consciente de cet aspect multidimensionnel de la santé. L’approche holistique (du grec ancien « holos » signifiant « tout », « totalité ») de la santé et du bien-être n’est pas nouvelle – les médecines dites « traditionnelles », « orientales » ou « alternatives » en sont la transcription occidentales alors mêmes qu’elles sont pratiquées depuis des millénaires en d’autres parties du monde. Ces pratiques thérapeutiques considèrent que la santé repose sur une triade : le corps, l’esprit/le mental, les émotions, et ces composantes s’influencent les unes les autres.

Le développement des neurosciences, lié à l’apparition d’outils de mesures de plus en plus précis, valident depuis une vingtaine d’années ce que j’appelle « l’intuition orientale »[1]. La pratique et l’attraction persistante vis-à-vis du yoga, de la méditation et de la nutrition ayurvédique – pour ne citer que trois exemples – semblent confirmer de manière « non-scientifique » la pertinence de cette intuition orientale depuis une quarantaine d’années (les premières thérapies cognitivo-comportementale incluant la méditation de pleine conscience date des années 1980).

La naissance de la sophrologie s’inscrit dans ce mouvement puisque c’est un docteur en médecine et psychiatre formé selon la méthode scientifique occidentale (le docteur Alfonso Caycedo) qui a cherché à inclure des éléments tirés des différentes écoles de méditation, du yoga, de l’hypnose dans des protocoles de suivi psychiatriques.

 

La place de la sophrologie dans ma pratique thérapeutique

La place de la sophrologie – et de nombreux autres outils dits « alternatifs » – dans les protocoles thérapeutiques (psychothérapeutiques ou non) semble toujours à faire[2]. J’ai notamment pu m’en rendre compte lorsque j’ai pris rendez-vous avec une association impliquée dans l’accompagnement oncologique : certains docteurs étaient pour l’inclusion d’outils non-médicaux, d’autres les considéraient comme dangereux, une troisième catégorie n’avait officiellement pas d’opinion – jusqu’à ce qu’elle en constate par elle-même les effets sur les personnes traitées. 

 

J’ai néanmoins choisi de l’inclure dans mon approche dès le début car j’avais ressenti tout au long de ma propre psychothérapie qu’il « manquait quelque chose ». Cette chose, ai-je réalisé quelques années plus tard, c’est le lien au souffle et au corps, et l’inclusion des trois dimensions dans l’accompagnement du changement thérapeutique. Ma psychothérapie avait été excellente pour donner une cohérence à mon mental, à accepter des contradictions et émotions, à résoudre des situations de tensions intenses, mais il manquait l’ancrage dans le corps physique – dans la réalité[3].

 

Une autre raison est que c’est un outil qui m’avait semblé sous-estimé, et probablement un des plus « acceptables » des outils « alternatifs » par celles et ceux qui n’en avaient jamais entendu parler – ou bien n’en avaient entendu parler qu’en des termes dépréciatifs.

Je ne considère pas la sophrologie comme une fin en soi – bien qu’elle puisse l’être – mais comme un outil dans la panoplie du thérapeute. Et c’est dans cette optique que je m’en sers dans les accompagnements que je propose depuis 6 mois.  

 

Réception de l’outil 

 

Je suis établi depuis septembre 2021 dans un milieu rural en France (qualifié par les professionnels de santé de « désert médical »). Je travaille dans une maison de santé pluridisciplinaire et me rends à domicile à la demande. Je propose également des consultations à distance, mais je n’ai pas eu de demande à ce jour. En plus de cette pratique variée, je discute et collabore avec des praticiens médicaux et paramédicaux, ce qui me permet d’échanger tant avec les clientes et clients qu’avec les professionnels sur les pratiques thérapeutiques « alternatives ».

D’une manière générale, une vaste majorité ignore ce qu’est la sophrologie. Parfois on en a entendu parler car on connaît une personne qui « en a fait ». Parfois, la sophrologie, comme l’hypnose, les traitements énergétiques, « ne devraient pas être proposés », car « c’est dangereux, et ceux qui la proposent  sont des charlatans,». Souvent la sophrologie est synonyme de relaxation. Et c’est tout.

Cette perception de la discipline renvoie, à mon avis, à d’autres schémas cognitifs sans parler des représentations personnelles du monde et des croyances de chacune et chacun.

 

Aussi, la plupart du temps j’aborde le sujet de la sophrologie :

- Lorsqu’on m’interroge, généralement après que ma carte de visite a été lue recto-verso ;

- Au cours d’un protocole d’accompagnement, et rarement lors du premier rendez-vous.

D’une manière générale, les personnes qui viennent me voir semblent me déléguer leurs problématiques et paraissent me faire confiance dans les outils que je leur transmettrai au cours de la psychothérapie : des clientes et clients qui avaient entendu parler de la sophrologie, seule une réagissait à mes propos car elle avait « lu », mais n’avait jamais vécu une séance.

Cette attitude m’a encouragé à faire preuve de discernement, d’esprit critique et de discrimination entre les outils de la panoplie sophrologique : je n’allais pas systématiquement déballer toute la boîte à outils sous prétexte que la sophrologie résoudrait tout. Au contraire, il m’a fallu choisir lesquels utiliser et en synchroniser le déploiement selon le rythme de progression du client ou de la cliente.

J’ai observé deux phénomènes particulièrement flagrants :

  1. Les individus qui viennent me voir découvrent qu’ils ou elles respirent, et leur respiration est parcellaire.
  2. Les visualisations et techniques transmises permettent une autonomisation des personnes, pourvu que l’impulsion de s’autonomiser existe quel que soit l’état de la personne.

 

  1. La respiration

Le sujet de la respiration m’a surpris car je m’attendais à ce que le milieu rural conduisait à une plus grande prise en compte du corps et à  une respiration plus fluide car plus spontanée, due aux efforts physiques induits par un mode de vie plus proche de la nature, et à un rythme social et professionnel moins effréné que dans un milieu urbain où une vie de bureau statique prédomine. 

De fait, dès les premiers mouvements de respiration et les premiers exercices sur le souffle, les individus se découvrent, semblent réaliser qu’il y a « autre chose », plus « profond » dans leurs corps. Lorsqu’une inspiration passe de 4-5 secondes à plus de 10, le rythme du corps change, et lorsqu’une personne fait l’expérience du cycle complet d’une respiration, qui peut prendre 15 secondes, ce rythme change en profondeur.

Ce changement peut s’avérer physiquement douloureux (puisque le diaphragme est sollicité différemment ; les muscles, tendons soutenant les organes internes peuvent s’étirer de manière inhabituelle et plus intensément, etc.), en plus d’être vertigineux au sens propre comme au sens figuré. Au sens propre : l’approfondissement des mouvements respiratoires permet une présence accrue d’oxygène dans le sang (le phénomène de « l’air des cimes qui fait planer ») ; au sens figuré : les pratiquants découvrent qu’ils ou elles « s’ignorent », que leurs corps et leurs rythmes leur sont comme étrangers, qu’une porte s’ouvre, et cette réalisation (peut-être pas encore une prise de conscience) peut inquiéter – devant « l’ampleur de la tâche », devant des douleurs inconnues, face à la perception de temps « gâché » ou « perdu ».

C’est là que la présence du thérapeute et du sophrologue est indispensable car elle rassure, guide, soutient, voire explique.

 

  1. La réceptivité aux visualisations

Je me repose essentiellement – mais pas uniquement – sur le retour des clients et clientes pour évaluer l’effet d’une visualisation. Pour que celle-ci soit la plus parlante, j’apporte un soin particulier la toute première consultation – l’ « anamnèse » – au cours de laquelle je recueille les ressources de la personne que je pourrais mobiliser par la suite pour augmenter l’efficacité des outils transmis.

Je rédige la visualisation selon un vocabulaire qui sera accessible à la personne lorsqu’elle sera en état modifié de conscience. Je m’imprègne du rythme et du ton auxquels je déploierai l’outil et la visualisation qui le soutiendra.

Il est possible qu’une personne soit plus sensible à certains outils et certaines visualisations que d’autres : il nous est alors nécessaire de travailler cet outil ou cette visualisation jusqu’au moment où la personne se dise capable de les pratiquer seule.

Il me semble que l’efficacité de ces visualisations ne peut s’apprécier qu’à terme, mais quelques points me semblent évidents désormais :

- Plus une personne pratique, plus son cerveau et les connections neuronales qui s’y trouvent se familiarisent avec les nouvelles stimulations induites par les visualisations ;

 

- Plus la personne est volontaire et animée par la volonté de prendre sa santé et son changement en main, plus l’impact de la pratique est important ;

 

- Une préparation préalable du corps (les « inductions physiques ») et des exercices de respirations (« relaxation dynamique ») renforcent la réceptivité par le cerveau des suggestions et visualisations proposées par le thérapeute.

 

  1. La sophrologie comme élément d’autonomisation

Une cliente qui avait développé une dépendance jugée « sévère » par son médecin traitant à un opioïde (la morphine, sous forme de bâtonnet) m’a annoncé deux mois et demi après le début de son accompagnement qu’elle n’y avait plus eu recours depuis une dizaine de jours. Cette personne mettait ce regain d’autonomie sur la (ré)appropriation de sa respiration, qui avait induit un changement de rythme et de métabolisme, et, dans une moindre mesure, aux visualisations qu’elle travaillait.

 

Cette cliente – aux problématiques complexes – avait entrepris un changement en profondeur qui impliquait une dimension nutritionnelle, psychologique, kinésithérapique, en plus de ses traitements médicaux.

Il me semble que c’est à cette approche globale et à cette prise de conscience de faire des petits pas dans plusieurs directions qu’il faut créditer l’abandon des bâtonnets de morphine. La sophrologie joue là son rôle d’outil multiplicateur ou consolidateur du thérapeute.     

Matthieu Viteau, sophrologue

 

[1] Par commodité de langage : cette approche holistique est également pratiquée par des médecines chamaniques, qu’elles soient localisées en Asie ou non.

[2] Quand bien même le Centre Hospitalier Universitaire de Lille  en France a réalisé en 2018 sous hypnose et sans anesthésie une opération du cœur sur un patient de 88 ans. https://www.reseau-chu.org/article/un-homme-de-88-ans-opere-du-coeur-sous-hypnose-une-1ere-a-lille/ et que le CHU  

[3] Res, en latin, signifie les choses physiques, tangibles (littéralement « que l’on peut toucher »)

Sommeil, peurs, rêves et anxiété

yfwBEBPWVn8e7jwAAAABJRU5ErkJggg== Articles

Le sommeil est indispensable à notre équilibre.
Une étude a montré que lorsque nous dormons profondément, cela a pour effet de stabiliser nos émotions.
A l'inverse, une mauvaise nuit peut augmenter de 30% notre anxiété.

C'est essentiellement le sommeil profond qui apaise notre anxiété car il réorganise certaines connexions du cerveau. Le sommeil profond serait donc un anxiolytique naturel.

Bien au contraire, regarder des clips vidéo perturbants -notamment avant de s'endormir - désactive le cortex préfrontal. Or, quand il fonctionne bien, le cortex préfrontal a une action positive sur l'amygdale.

Quand on ne dort pas assez, on accélère et augmente donc les émotions négatives. Les personnes anxieuses ont souvent des troubles du sommeil. Mais peut-être que ce sont les troubles du sommeil qui accentuent les troubles anxieux.

D'autre part, il a été démontré que plus une personne ressent de la peur dans ses rêves, moins l'insula, le cortex cingulaire et l'amygdale sont activés lorsqu'elle est confrontée à des images négatives dans la journée. Les rêves constitueraient donc un entraînement à bien vivre des réactions futures et à mieux affronter le danger.

Il nous faut donc bien dormir et rêver pour se sentir émotionnellement équilibré..!

Thierry

Détente et détermination

Le sophrologue Yves Davrou a écrit dans un de ses ouvrages que les deux grands obstacles à notre évolution étaient la paresse et la résistance au changement. Nous connaissons tous effectivement, la nécessité d'un entraînement régulier d'où l'importance de se libérer de ces deux « poisons ».

Ce qui peut nous aider à contrer la paresse, c'est sans doute la détermination.

Ce qui peut nous aider à attendrir la résistance au changement, c'est la détente.

Nous avons alors deux qualités à développer pour continuer à évoluer, la détermination, qualité énergétique et la détente, qualité sophronique. Marier les deux signifie que nous conservons une dose de détente lorsque nous mettons en route notre détermination et qu'une certaine détermination est utile lorsque nous nous engagerons dans la voie du relâchement.

Comment augmenter notre détermination ?

C'est ici qu'intervient l'outil sophro numéro 1 (non pas parce qu'il arrive en tout premier lorsque nous débutons un entraînement mais parce qu'il est sans doute la véritable signature de la sophrologie.), la futurisation. Créer des images futures, visualiser les effets positifs de la détermination quand elle est en nous et se voir réaliser ce que nous pensions impossible.

Comment vivre plus détendu ? En pratiquant la relaxation, la respiration lente, les images apaisantes, la méditation, la relaxation dynamique, bref ! toute la sophrologie. Il est bon alors de poser clairement son intention chaque fois que nous entamons une séance.

Mais bien sûr notre esprit n'est pas toujours facile à modeler. Il est fait d'une histoire qui parfois nous secoue, il est fait d'habitudes qui peuvent ralentir notre évolution, il est rempli de doutes susceptibles d'amoindrir notre motivation. Il faut alors faire venir deux autres invités. D'abord, la conscience qui nous aide à mieux nous connaître et son amie la bienveillance qui évite bien des pensées négatives.

Avec elles, avançons à notre rythme, du mieux que nous pouvons et avec la conviction que tout va bien se passer !

Bonne pratique.

Thierry Loussouarn

les bienfaits de la liberté de choisir

Durant les années 1970, deux chercheurs firent une expérience dans une maison de retraite.

Il s'agissait d'observer l'impact, sur les résidents, de leur liberté de choix et de la maîtrise de l'environnement dans lequel ils vivaient.

Ils furent séparés en 2 groupes. Ceux du 1er étage eurent droit à un pouvoir de décision sur les repas, le choix des soirées de cinéma, la possibilité de choisir les plantes vertes de leurs chambres.

Au 2ème étage, on expliqua aux résidents qu'ils auraient droit à tel ou tel menu (les mêmes que ceux du 1er étage mais sans pouvoir choisir le jour où ils mangeraient ces plats), que les jours de cinéma étaient fixés à l'avance et ils ne purent choisir les plantes vertes qui iraient dans leur chambre.

Ceux du 1er étage avaient donc un certain contrôle sur ces extras que proposait la maison de retraite mais pas ceux du 2ème étage.

18 mois plus tard, une évaluation révéla que ceux du 1er étage étaient globalement plus heureux, plus actifs que ceux du 2ème étage.

Il y avait eu moins de décès au 1er étage.

Les chercheurs conclurent que liberté de choix et la maîtrise de notre environnement (même partielle) ont un impact positif y compris sur la durée de vie.

Et donc que l'impuissance peut se révéler meurtrière.

ATELIER SOPHROLOGIE de la PARENTHÈSE ATTENDUE

La sophrologie pour gérer son stress et ses émotions :
retrouver un équilibre entre corps et esprit

Auteur : Laura JAUVERT, Sophrologue

 

« Sa propre destiné et celles de notre entourage, dépendent de l'équilibre du corps et de l'esprit qui nous anime, et nous en sommes à moitié responsable. » - Nebula Mind -

 

Le monde d'aujourd'hui a bien changé et il est incontestablement placé sous le signe de la performance et de la réussite. Le système capitaliste de consommation nous propose de travailler plus pour gagner plus, plus d'argent, une plus grande maison, une plus belle voiture. Se lever trop tôt, rester presser pour être à l'heure, manger vite, discuter peu et le soir se reposer pour rester performant. Et notre bonheur dans tout cela ?

Heureusement, de nombreux contre courant apparaissent et nous invitent à vivre autrement, en mettant le plaisir, l'échange, la détente et le bien être au centre des préoccupations essentielles. Il existe même un mouvement, que l'on appelle la décroissance, qui prône une diminution de la consommation en général. Vivre mieux mais avec moins. Moins de vêtements, moins d'aliments industriels, moins de produits électroniques. Moins pour être plus libre de notre temps et revenir à des choses simples et naturelles comme cultiver un potager ou partager un moment de discussion.
 
Nous sommes de plus en plus nombreux a aspirer à être plus présents à nous mêmes, plus conscients de notre alimentation, de notre bonheur, de notre santé et une des préoccupation devient le fait d'apprendre à gérer son stress et ses émotions. Le yoga, la naturopathie, le ci gong, la méditation ou la sophrologie, dont je vais vous parler aujourd'hui, s'avancent enfin sur le devant de la scène et poussent parfois certaines approches trop allopathiques dans les coulisses. Nous voulons reprendre le contrôle de notre vie et il devient urgent de retrouver un équilibre corps esprit.
 
Nous verrons, de façon théorique mais aussi très pratique, ce qu'est la sophrologie et en quoi elle permet un équilibre corps / esprit (I). Ensuite, nous apprendrons à gérer et positiver nos pensées pour retrouver un équilibre mental (II). Nous poursuivrons en découvrant les bases de la respiration et de la relaxation pour retrouver un équilibre corporel (III). Au cours de cet atelier, nous pratiquerons des petits exercices simples et concrets puis nous terminerons la matinée par une séance complète de sophrologie (IV).
 

La gestion de la douleur

La douleur n'épargne personne. Un Français sur deux vit même actuellement avec une douleur aiguë ou chronique, si l'on en croit le résultat du sondage réalisé par CSA pour le laboratoire Sanofi à l'occasion de la journée mondiale de la douleur. Sur les douze derniers mois, ce sont plus de neuf personnes sur dix qui affirment avoir ressenti des douleurs. Sans grande surprise, la majorité des plaintes concerne le mal de dos et le mal de tête.

                La gestion de la douleur est un motif récurrent de consultation en sophrologie. La douleur peut s’immiscer partout, des céphalées aux lombalgies comme on vient de le voir, en passant par les douleurs rhumatismales, l’arthrose, les douleurs chroniques, la fibromyalgie mais aussi les douleurs dues à des actes chirurgicaux per et post opératoires, sans oublier toute la palette des douleurs féminines et gynécologiques dont celles de l’accouchement.

                On estime aujourd’hui qu’en France, environ 12 millions de personnes souffrent de douleurs chroniques et 2,6 millions de personnes souffrent de douleurs neuropathiques. Selon une enquête de 2007, les personnes souffrant de douleur se sentent isolées, désespérées et ont l'impression d'être un fardeau pour leur famille, leurs amis et leurs collègues ; une personne sur cinq ayant perdu son emploi et la même proportion souffre de dépression à cause de la douleur.

                Il était grand temps que la prise en charge de la douleur devienne une priorité dans les établissements de santé et c’est chose faite depuis 2004 puisque la lutte contre la douleur est devenue une priorité de santé publique inscrite dans le code de la Santé publique : « toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée » (article L1110-5). Malgré ces efforts, il apparaît aujourd’hui qu’un tiers des patients souffrant de douleur chronique ne soit pas traité correctement et il ressort également un sentiment que leur médecin ne sait pas comment maîtriser efficacement leur douleur et que leur traitement ne leur permette pas de les soulager tout au long de la journée.

                La sophrologie peut venir en soutien aux patients douloureux et au delà des protocoles que nous connaissons et reverrons, nous aborderons lors de cette intervention, d’autres outils particulièrement efficaces pour aider à gérer les sensations douloureuses. Ainsi, nous parlerons  d’hypnose et de méditation de pleine conscience. Connaître différentes techniques et pouvoir proposer plusieurs approches à nos patients semblent judicieux lorsque l’on sait que même si la douleur a des composantes physiologiques objectives, elle reste unique et ressentie de façon subjective.

Hypnose et sophrologie

Auteur : Laura JAUVERT, Sophrologue

Si je vous parle d'un « état physiologique bien particulier du cerveau : ni un état de vigilance, ni un état de sommeil avec perte de conscience » ou d'un « état psychique particulier susceptible d'être provoqué et qui augmente, à des degrés divers, la suggestibilité». Vous aurez reconnu l'état sophro-liminal et vous avez bien raison. Bravo ! Sauf que ces deux définitions sont en réalités celles de Pavlov et Bernheim pour caractériser...  l'état de transe hypnotique.

Souvent opposées l'une à l'autre la sophrologie et l'hypnose ont pourtant beaucoup en commun. En effet, ces deux approches profitent d'un état de conscience modifié par une relaxation ou une induction pour proposer des visualisations ou des protocoles de changements.

Évidement qu'il y a des différences dans les techniques utilisés, dans le fait surtout qu'en sophrologie nous nous adressons au conscient alors qu'en hypnose le but du jeu est de le mettre de côté pour parler directement à l'inconscient. Nous pourrions discuter des semaines entières sur les ressemblances et les différences de ces deux méthodes mais il est, à mon sens, beaucoup plus intéressant de voir ce que chacune peut apporter à l'autre !

J'ai eu la chance de me former à la sophrologie avec Thierry et Malvina puis à l'Hypnose Ericksonienne avec l'école parisienne de l'Arche. Si au début de ma pratique je ne voyais pas vraiment comment concilier ces deux outils, j'ai compris rapidement qu'il était intéressant de voir qu'elles étaient complémentaires.

Par exemple, la relaxation et la respiration qui sont des outils chers à la sophrologie sont présentés comme à éviter en hypnose car rendraient le patient trop passif. Je ne suis absolument pas d'accord avec cette approche-là et au contraire, parfois, apprendre à quelqu'un à relâcher la pression et à apaiser sa respiration peut suffire à faire des miracles.

La base comme dirait Thierry !

A l'inverse, le concept de suggestion de l'hypnose est très intéressant à utiliser en sophrologie. En effet, si nous partons du principe que toute communication est faite de suggestion, n'est-il pas intéressant de savoir repérer les suggestions négatives et ne proposer que des suggestions positives au patient ?

Je souhaiterai au cours de cette conférencevous faire part des éléments de l'hypnose qui aujourd'hui enrichissent ma pratique quotidienne de la sophrologie.

Fibromyalgie et Sophrologie

Auteur : Valérie Giacometti, Sophrologue

Quelle place accorder à la sophrologie dans l’approche thérapeutique de la fibromyalgie ?


Combien de malades, victimes du syndrome de fibromyalgie (puisqu’en France parler de cette pathologie en tant que maladie est un « gros mot ») souffrent en silence, d’un silence qui tue, puisqu’une partie du corps médical est dans le déni d’une reconnaissance de cette maladie, oui je dis bien MALADIE, en raison d’une méconnaissance totale ou partielle de celle-ci car on n’en connaît pas la cause.

Poids Emoi

Auteur : Christine JOANNES, sophrologue

ETRE EN SURPOIDS C’EST SOUFFRIR

Les kilos sont souvent  une histoire de souffrance : que l’on ait 3, 10 ou 20 kilos de trop ou plus… la souffrance éprouvée n’est pas proportionnelle, et tout kilo superflu peut engendrer un mal-être…. En effet, 83 % des femmes entre 18 et 65 ans se trouvent trop grosses ; 33 % des hommes seulement !

La sophrologie dans l’approche de la douleur et de la souffrance

Auteur : Anne Guttierez, sophrologue

Introduction

La douleur est difficile à définir car elle est personnelle et subjective : tout le monde possède les mêmes mécanismes de déclenchement de la douleur, et cependant, chacun la ressent différemment.

Evénements à venir

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